Déconstruisons un mythe sur le recyclage : Il est temps de nous attaquer aux cartes en plastiques à usage unique
26 juin 2023 | By Ajay BhallaLa carte de paiement que nous utilisons au quotidien a un énorme impact sur notre environnement. Bien qu’elle tienne sur un morceau de plastique de 8/100e de centimètre d'épaisseur, cette carte contient, entre autres, une puce électronique qui traite les transactions en toute sécurité, une antenne filaire, qui serpente à travers la carte, et qui permet d’effectuer des transactions par l’intermédiaire du sans contact ainsi qu’un hologramme pour contrer les contrefaçons, etc. Elle est le fruit de décennies d'innovation et de collaboration de l'ensemble du secteur.
Cependant, un élément est toujours resté le même : le plastique. La majorité des 25 milliards de cartes actuellement en circulation sont fabriquées à partir de plastiques à usage unique, comme le PVC. Ces plastiques ne se décomposent pas et sont difficiles à recycler en raison des métaux et des autres matériaux qu’ils contiennent. Ainsi, la grande majorité d'entre elles finissent dans des décharges déjà encombrées par de grandes quantités de plastique.
Pour lutter contre ce phénomène, il est indispensable de mettre en place une action collective. Tel est notre credo : nous cherchons, par tous les moyens possibles, à réduire notre impact sur l'environnement. Nous avons récemment exigé l’utilisation de matériaux durables dans toutes les nouvelles cartes de paiement à partir de 2028. Nous œuvrons pour favoriser la transition vers les paiements numériques, notamment au travers de notre programme de carte de paiement “Digital First”, dans lequel les détenteurs de cartes peuvent choisir de ne pas posséder de carte physique.
Nous envisageons un avenir où toutes les cartes en plastique pourront être recyclées facilement, que ce soit à la banque, au magasin de proximité ou au centre de recyclage de la ville. Cette mesure a pour objectif d’apporter une contribution modeste, mais significative, à la lutte contre la pollution plastique. L'innovation et la collaboration qui ont permis de produire les cartes de paiement que nous créons aujourd'hui, peuvent et doivent être mises à profit pour les recycler de manière sûre et durable.
C'est la raison pour laquelle nous élaborons un modèle de recyclage de cartes qui peut être reproduit dans le monde entier, notamment pour la collecte, le transport et le recyclage. Nous demandons également à notre réseau mondial de collaborateurs de nous aider à le mettre en place. Notre démarche a commencé au Royaume-Uni avec HSBC, qui propose désormais de recycler ses cartes dans certaines de ses succursales.
Les détenteurs de cartes peuvent déposer leurs cartes de paiement périmées dans des boîtes de collecte sécurisées et dédiées, qui se trouvent dans les agences bancaires. Par mesure de sécurité, les cartes sont déchiquetées à l'intérieur de la boîte de collecte. Cela garantit qu'aucune information ne pourra être détournée et que la puce intégrée sera détruite.
Les déchets broyés sont ensuite envoyés à notre collaborateur en charge du recyclage. Au Royaume-Uni, il s'agit de TerraCycle, qui s'attaque depuis plus de 20 ans aux produits difficiles à recycler : des tubes de dentifrice aux brosses de mascara en passant par les filtres à eau et les dosettes de café. Les déchets de cartes qui ont été broyés sont ensuite triés, et le plastique est transformé en granulés et en poudre qui peuvent être réutilisés pour d'autres produits.
Depuis 2018, DigiSec Lab, notre laboratoire situé dans le nord de l'Angleterre, étudie les différentes méthodes de recyclage des cartes en plastique afin d’en créer de nouvelles, qui soient plus respectueuses de l’environnement. Notre équipe scientifique analyse en détail la composition physique et chimique des cartes. Elle les déchiquette et les broie, à l’aide d’une scie à lame diamantée pour en faire apparaître la partie transversale, et les examine à l’aide d’un microscope électronique à balayage et d'un spectromètre infrarouge.
Nous répertorions également la quantité d'énergie, les émissions de carbone et les déchets produits lors de la fabrication des cartes. Celles qui répondent à nos normes strictes en matière de durabilité obtiennent notre label de qualité, attestant qu’il s’agit bien de cartes respectueuses de l'environnement.
Depuis 2021, plus de 403 institutions financières et fintechs de 92 pays nous ont rejoints dans notre démarche vers un mode de paiement plus durable. Elles sont parvenues à émettre 235 millions de cartes Mastercard, toutes fabriquées à partir de matériaux recyclés, recyclables et biosourcés approuvés. Elles contiennent aussi du plastique recyclé issu des océans ou des bioplastiques fabriqués à partir de sucre ou de maïs.
Nous demandons à tous les émetteurs de cartes de passer à l'étape supérieure, et de collaborer avec nous pour recycler toutes les cartes en plastiques à usage unique en circulation. Nous pouvons leur apporter notre expertise et les mettre en contact avec notre partenaire en charge du recyclage, pour qu'ils instaurent leurs propres programmes, maximisant ainsi l’impact de leurs actions, avec un minimum de coûts et d'efforts.
Dans l'ensemble de nos activités, nous avons examiné attentivement toutes les manières dont nous pouvions contribuer à la lutte contre le changement climatique : que ce soit en réduisant notre propre empreinte carbone pour atteindre l’objectif zéro émission nette de CO2 d'ici 2040, en travaillant avec nos partenaires pour planter 100 millions d'arbres dans le cadre de la plateforme Priceless Planet Coalition ou en aidant les consommateurs à prendre des décisions plus éclairées en matière de dépenses à l'aide de notre Simulateur d’empreinte carbone.
L'étape suivante, qui s’inscrit directement dans la continuité de notre démarche initiale, consiste à faire évoluer la carte de paiement vers un avenir plus durable.